mercredi 27 janvier 2010

Citations sur la religion

Définitions

« La religion est l'essence infantile de l'humanité ».
Ludwig Feuerbach, L'essence du christianisme.

« La religion est l'opium du peuple ».
Marx, Pour une critique de la Philosophie du droit de Hegel.

« La religion est le soupir de la créature opprimée, la chaleur d'un monde sans cœur, comme elle est l'esprit de conditions sociales d'où l'esprit est exclue ».
Marx, Pour une critique de la Philosophie du droit de Hegel.

« Quelle différence essentielle y a-t-il entre une assemblée de chrétiens célébrant les principales dates de la vie du Christ, ou de juifs fêtant soit la sortie d'Egypte soit la promulgation du décalogue, et une réunion de citoyens commémorant l'institution d'une nouvelle charte morale ou quelque grand événement de la vie nationale ? »
Durkheim, Les formes élémentaires de la vie religieuse.

« Une religion est un système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées, c'est-à-dire séparées, interdites, croyances et de pratiques qui unissent en une même communauté morale, appelée Eglise, tous ceux qui y adhèrent ».
Emile Durkheim, Les formes élémentaires de la vie religieuse, I, I, 4.

« La religion peut être définie, du point de vue sociologique, comme un dispositif symbolique et pratique assurant l'inscription des croyants dans la continuité de la tradition, c'est-à-dire une mémoire autorisée ».
Danièle Hervieu-Léger, Religion et politique, « Les identités religieuses en modernité ».

« L'explication des croyances et des comportements religieux est à rechercher dans la façon dont fonctionne l'esprit des hommes ».
Pascal Boyer, Et l'homme créa les dieux.

L'ignorance

« La volonté de Dieu, cet asile de l'ignorance ».
Spinoza, L'Ethique.

« Ils savent bien que détruire l'ignorance, c'est détruire l'étonnement imbécile, c'est-à-dire leur unique moyen de raisonner et de sauvegarder leur autorité ».
Spinoza, L'Ethique.

« Quand Dieu se tait, on peut lui faire dire ce que l'on veut ».
Sartre, Le diable et le bon dieu.

« La superstition est à la religion ce que l'astrologie est à l'astronomie : la fille très folle d'une mère très sage ».
Voltaire, Traité sur l'intolérance, ch. XX.

« Sa technique consiste à rabaisser la valeur de la vie et à déformer de façon délirante l'image du monde réel, ce qui présuppose l'intimidation de l'intelligence. A ce prix, par fixation violente d'un infantilisme psychique et inclusion dans un délire de masse, la religion réussit à épargner de nombreux hommes de la névrose individuelle. Mais à peine plus. »
Freud, Le malaise de la culture, III.

« Les représentations religieuses, qui se donnent comme des dogmes, ne sont pas des précipités de l'expérience ou des résultats ultimes de la pensée, ce sont des illusions, accomplissements des souhaits les plus anciens, les plus forts et les plus pressants de l'humanité ; le secret de leur force, c'est la force de ses souhaits ».
Freud, L'avenir d'une illusion.

« L'homme ne se trompe pas parce qu'il ignore, mais parce qu'il désire ».
Clément Rosset, L'anti-nature, I, 1.

Le sacré

« La division du monde en deux domaines comprenant l'un tout ce qui est sacré, l'autre tout ce qui est profane est le trait distinctif de la vie religieuse ».
Emile Durkheim, Les formes élémentaires de la vie religieuse.

« Les deux mondes ne sont pas seulement conçus comme séparés, mais comme hostiles et jalousement rivaux l'un de l'autre ».
Emile Durkheim, Les formes élémentaires de la vie religieuse, I, I, 3.

« Pour l'homme religieux, l'espace n'est pas homogène ; il présente des ruptures, des cassures : il y a des portions d'espace qualitativement différentes des autres ».
Mircea Eliade, Le sacré et le profane.

« L'expérience religieuse de la non-homogénéité de l'espace constitue une expérience primordiale, homologable à une ''fondation du monde'' ».
Mircea Eliade, Le sacré et le profane.

« L'existence même la plus désacralisée conserve encore des traces d'une valorisation religieuse du Monde ».
Mircea Eliade, Le sacré et le profane.

« La religion à l'état pur se ramasse dans une division du temps qui place le présent dans une absolue dépendance envers le passé mythique et qui garantit l'immuable fidélité de l'ensemble des activités humaines à leur vérité inaugurale en même temps qu'elle signe la dépossession sans appel des acteurs humains vis-à-vis de ce qui confère matérialité et sens aux faits et gestes de leur existence ».
Marcel Gauchet, Le désenchantement du monde.

« Dieu ne peut être présent dans la création que sous la forme de l'absence ».
Simone Weil, La pesanteur et la grâce.

L'humiliation

« La connaissance de Dieu sans celle de sa misère fait l'orgueil. La connaissance de sa misère sans celle de Dieu fait le désespoir ».
Pascal, Pensées, « Fragment 225 ».

« Je dois aimer être rien. Comme ce serait horrible si j'étais quelque chose. Aimer mon néant, aimer être néant ».
Simone Weil, La pesanteur et la grâce.

« Le christianisme tout entier est une crise de larmes, dont il ne nous reste qu'un goût amer ».
Cioran, Des larmes et des saints.

Le mal

« Si Dieu nous a fait à son image, nous le lui avons bien rendu ».
Voltaire, Le sottisier.

« Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ».
Leibniz, Théodicée.

« Et comme cette religion immense des vérités contient toutes les possibilités, il faut qu'il y ait une infinité de mondes possibles, que le mal entre dans plusieurs d'entre eux, et que même le meilleur d'entre tous en referme. C'est ce qui a déterminé Dieu à permettre le mal ».
Leibniz, Théodicée.

« Il ne faut pas juger le bon Dieu sur ce monde-ci, car c'est une étude de lui qui est mal venue ».
Van Gogh, Lettres de Vincent à son frère Théo.

La modernité

« Dieu est mort ! Et c'est nous qui l'avons tué ! »
Nietzsche, Le Gai Savoir.

« La maturité du jugement de ce siècle n'entend plus se contenter d'une apparence de savoir, et demande à la raison de reprendre à nouveau la plus difficile de toutes ses tâches, celle de la connaissance de soi-même, et d'instituer un tribunal qui, en assurant ses légitimes prétentions, repousse toutes celles qui sont sans fondement ».
Kant, Critique de la raison pure, « Préface de la première édition ».

« Notre siècle est le vrai siècle de la critique : rien ne doit y échapper. En vain la religion à cause de sa sainteté, et la législation à cause de sa majesté prétendent-elles s'y soustraire. Elles excitent par là contre elles de justes soupçons, et perdent tout droit à cette sincère estime que la raison n'accorde qu'à ce qui a pu soutenir son libre et public examen ».
Kant, Critique de la raison pure, « Préface à la première édition ».

« Pour les philosophes des Lumières, les penseurs agnostiques et pragmatiques du XIXe siècle, l'essor des sciences était causalement et logiquement inséparable du déclin de la religion. »
Georges Steiner, Le déclin de l'absolu.

« Il n'y a aucune instance au-dessus de la Raison ».
Freud, L'avenir d'une illusion.

« La religion n'a plus sur les hommes la même influence que jadis (il s'agit ici de la culture euro-chrétienne). Cela, non parce que ses promesses sont devenues plus modestes, mais parce qu'elles apparaissent aux hommes moins crédibles. Reconnaissons que la raison de cette transformation est le renforcement de l'esprit scientifique dans les couches supérieures de la société humaine. Ce n'est pas la seule. La critique a entamé la force probante des documents religieux, les sciences de la nature ont montré les erreurs qu'ils contenaient, la recherche comparative a été frappée par la similitude fatale entre les représentations religieuses que nous révérons et les productions de l'esprit des époques et peuples primitifs. »
Freud, L'avenir d'une illusion.

« Les erreurs de notre époque sont du christianisme sans surnaturel. Le laïcisme en est la cause – et d'abord l'humanisme ».
Simone Weil, La pesanteur et la grâce.

« Les phénomènes réactifs suscités par l'appropriation forcée de la modernité représentent malgré eux des expressions de la sortie de la religion, sous couvert de réaffirmation de la religion ».
Marcel Gauchet, Religion et politique, « Les religions dans l'espace public démocratique ».

« Mais lorsque Zarathoustra fut seul, ainsi dit à son cœur : ''Serait-ce chose possible ? Ce saint vieillard en sa forêt, encore n'a pas ouï dire que Dieu est mort !'' ».
Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, Prologue.

« Dans l'histoire des religions, trouvait son point final ce vaste processus de ''désenchantement'' du monde qui avait débuté avec les prophéties du judaïsme ancien et qui, de concert avec la pensée scientifique grecque, rejetait tous les moyens magiques d'atteindre au salut comme autant de superstitions et de sacrilèges ».
Max Weber, L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme, ch. II, 1.

« Notre unique souci consistera à déterminer dans quelle mesure des influences religieuses ont contribué, qualitativement, à la formation d'un pareil esprit, et, quantitativement, à son expansion à travers le monde ; à définir en outre quels sont les aspects concrets de la civilisation capitaliste qui en ont découlé ».
Max Weber, L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme.

« La valorisation religieuse du travail effectué sans relâche, continûment, systématiquement, dans le cadre d'un profession séculière devait constituer le levier le plus puissant qui se puisse imaginer de l'expansion de cette conception du monde que nous avons appelée, ici, l'esprit du capitalisme ».
Max Weber, L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme.

« Sortie de la religion, ce n'est pas disparition de toute expérience de type religieux, c'est dégagement de l'organisation de la réalité collective selon le point de vue de l'autre ».
Marcel Gauchet, Le désenchantement du monde.

L'athéisme

« Dieu ou la nature ».
Spinoza, L'Ethique.

« Quand on voudra s'occuper utilement du bonheur des hommes, c'est par les dieux du ciel que la réforme doit commencer ».
Paul Henri Dietrich, baron d'Holbach, Système de la nature.

« La critique a saccagé les fleurs imaginaires qui ornent la chaîne, non pour que l'homme porte une chaîne sans imagination ni consolation, mais pour qu'il rejette la chaîne et cueille la fleur vivante ».
Marx, Pour une critique de la Philosophie du droit de Hegel.

« Nous sommes tous chrétiens, aujourd'hui encore ; la plus radicale incroyance est un athéisme chrétien, c'est-à-dire conserve, en dépit de l'imagination, davantage ; surtout pour la sensibilité – dont l'origine est à chercher dans les siècles de christianisme dont nous sommes bon gré mal gré les héritiers ».
Sartre, L'idiot de la famille, III, 2.

« La vie sans Dieu paraît absurde, sans objet, aux croyants. Tel n'est pas le cas du non-croyant. Accepter que ce monde est tout ce qu'il y a, aller de l'avant vers la mort et jusqu'à la mort, sans le secours de la religion, paraît, somme toute, au moins aussi courageux que d'embrasser la foi. La laïcité et ses œuvres méritent le respect, et non le mépris ».
Salman Rushdie.

La morale

« L'homme a toujours eu besoin d'un frein, et quoi qu'il fût ridicule de sacrifier aux faunes, aux sylvains, aux naïades, il était bien plus raisonnable et plus utile d'adorer ces images fantastiques de la Divinité que de se livrer à l'athéisme. Un athée qui serait raisonneur, violent, et puissant, serait un fléau aussi funeste qu'un superstitieux sanguinaire ».
Voltaire, Traité sur la tolérance.

« Que s'il se rencontre parmi les opinions d'un peuple démocratique quelques-unes de ces théories malfaisantes qui tendent à faire croire que tout périt avec la corps, considérez les hommes qui les professent comme les ennemis naturels de ce peuple ».
Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, II, 2, ch.15.

« Non seulement les Américains suivent leur religion par intérêt, mais ils placent souvent dans ce monde l'intérêt qu'on peut avoir à la suivre ».
Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, II, 2, ch.9.

« Lors donc qu'une religion quelconque a jeté de profondes racines au sein d'une démocratie, gardez-vous de l'ébranler ; mais conservez-la plutôt avec soin comme le plus précieux héritage des siècles aristocratiques ».
Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, II, 2, ch.15.

« Je me sens si pénétré des dangers presque inévitables que courent les croyances quand leurs interprètes se mêlent des affaires publiques, et je suis si convaincu qu'il faut à tout prix maintenir le christianisme dans le sein des démocraties nouvelles que j'aimerais mieux enchaîner les prêtres dans le sanctuaire que de les en laisser sortir ».
Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, II, 2, ch.15

« Si Dieu n'existait pas, il faudrait l'inventer ».
Voltaire, Epître à l'auteur du nouveau Livre : des Trois Imposteurs.

« Partout où il y a une société établie, une religion est nécessaire ».
Voltaire, Traité sur la tolérance.

« Ce qui doit nous être imputé à titre de bonne conduite morale ne devrait pas s'effectuer grâce à une influence étrangère, mais uniquement par l'usage le meilleur possible de nos propres forces ».
Kant, La religion dans les limites de la simple raison, IV, II, 4.

« Si Dieu n'existe pas, alors tout est permis ».
Dostoïevski, Les Possédés.

La tolérance

« Lorsque les lois d'un Etat ont cru devoir souffrir plusieurs religions, il faut qu'elles obligent aussi à se tolérer entre elles ».
Montesquieu, L'esprit des lois, XXV, 10.

« Tu ne nous as point donné un cœur pour nous haïr, et des mains pour nous égorger ».
Voltaire, Traité sur la tolérance, ch. XXIII.

La fiction

« Le christianisme, forme d'hostilité mortelle à la réalité qui n'a pas été surpassée jusqu'à présent ».
Friedrich Nietzsche, L'Antéchrist.

« Pour pouvoir dire non à tout ce qui représente sur terre le mouvement ascendant de la vie, la réussite physique, la puissance, la beauté, l'acceptation de soi, l'instinct de ressentiment, qui touche ici au génie, devait inventer un autre monde, à partir duquel cet acquiescement à la vie apparaîtrait comme le mal en soi, comme ce qu'il fallait rejeter ».
Friedrich Nietzsche, L'Antéchrist, 24.

« Une religion, tout comme une philosophie, peut aider à vivre en gommant le réel au profit de la représentation ».
Clément Rosset, Le réel et son double, II, « L'illusion métaphysique ».

« Dans le christianisme, ni la morale, ni la religion n'a aucun point de contact avec la réalité ».
Nietzsche, L'Antéchrist, 15.

« Tout ce monde de fiction prend ses racines dans la haine du naturel (la réalité !) ; il est l'expression d'un profond malaise devant le réel. Mais cela explique tout. Qui donc à intérêt à s'évader de la réalité par le mensonge ? Celui qui souffre de la réalité ».
Nietzsche, L'Antéchrist, 15.

« Les désirs insatisfaits sont les forces motrices des fantaisies, et chaque fantaisie particulière est l'accomplissement d'un désir, un correctif de la réalité non satisfaisante ».
Freud, L'inquiétante étrangeté, « Le créateur littéraire et la fantaisie ».

« Les représentations religieuses procèdent du même besoin que toutes les autres conquêtes de la culture, de la nécessité de se défendre contre l'écrasante surpuissance de la nature ».
Freud, L'avenir d'une illusion, IV.

« Le vrai croyant se trouve à un haut degré à l'abri du danger de certaines affections névrotiques ; l'acceptation de la névrose universelle le dispense de la tâche de se créer une névrose personnelle ».
Freud, L'avenir d'une illusion.

La laïcité

« Tout Etat où la religion jouit d'un privilège public est contraire à l'égalité des hommes comme à la liberté ».
Henri Pena-Ruiz, Religion et politique, « Fondement et actualité de l'idéal laïc ».

« L'idéal laïque repose principalement sur l'association de la liberté de conscience et de la stricte égalité de tous les citoyens, qu'ils soient athées, agnostiques ou croyants ».
Henri Pena-Ruiz, Religion et politique, « Fondement et actualité de l'idéal laïc ».

« L'idée de séparation renvoie à beaucoup plus que la séparation des Eglises et de l'Etat : elle désigne un lent processus au cours duquel l'humanité passe d'un stade où la société dans son ensemble repose sur le sacré – où les dieux sont le fondement de l'ordre social – à un stade où la société a conquis son autonomie par rapport à la religion ».
Guy Coq, Laïcité et république, le lien nécessaire, I.

« Tout ce qui rompt l'unité sociale ne vaut rien. Toutes les institutions qui mettent l'homme en contradiction avec lui-même ne valent rien ».
Jean-Jacques Rousseau, Du Contrat social, IV, 8, « De la religion civile ».

« Mon royaume n'est pas de ce monde ».
Evangile de Jean, 18, 36.

« Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ».
Évangile de Luc, 21,25.

« Les dogmes de la Religion n'intéressent ni l'Etat ni ses membres qu'autant que ces dogmes se rapportent à la morale, et aux que celui qui la professe est tenu de remplir avec autrui. Chacun peut avoir au surplus telles opinions qu'il lui plait, sans qu'il appartienne au Souverain d'en connaître ».
Jean-Jacques Rousseau, Du Contrat social, IV, 8.

« Quiconque ose dire, hors de l'Eglise point de Salut, doit être chassé de l'Etat ; à moins que l'Etat ne soit l'Eglise, et que le Prince ne soit le Pontife ».
Jean-Jacques Rousseau, Du Contrat social.

« Tous les concepts prégnants de la théorie moderne de l'Etat sont des concepts théologiques sécularisés ».
Carl Schmitt, Théologie politique.

« Le Moyen Age n'a pas su (ou voulu) distinguer nettement entre le ''domaine'' religieux et le ''domaine'' politique ».
Alexandre Kojève, La notion d'autorité, B-1.

« Ce n'est pas dans le domaine des liens entre religion et politique, au sens strict, que la Révolution joua le plus grand rôle, mais bien dans l'avancée de la sécularisation qu'elle provoqua à travers des mesures décisives : laïcisation de l'état civil, instauration du divorce, suppression des ordres religieux et abolition du célibat des prêtres ».
Jean-Louis Schlegel, La loi de Dieu contre la liberté des hommes, ch. 3.

« S'il y a dans nos départements pyrénéens beaucoup de catholiques, je crois qu'il y a beaucoup moins de cléricaux que de catholiques ».
Jules Ferry, Discours du 19 avril 1891.

« Notre premier devoir, à nous autres législateurs, au moment où nous sommes appelés à régler le sort des Eglises dans l'esprit de neutralité où nous concevons la réforme consiste à ne rien faire qui soit une atteinte à la libre constitution de ces Eglises ».
Jules Ferry, Discours du 20 avril 1905.

« La loi de 1905 règle de manière équilibrée un problème auquel nul Etat moderne n'échappe ».
Guy Coq, Laïcité et République, I.

« Il faut rendre la raison populaire ».
Condorcet, Cinq mémoires sur l'instruction publique.

« L'instruction publique est un devoir de la société à l'égard des citoyens. Vainement aurait-on déclaré que les hommes ont tous les mêmes droits ; vainement les lois auraient-elles respecté ce premier principe de l'éternelle justice, si l'inégalité dans les facultés morales empêchait le plus grand nombre de jouir de ces droits dans toute leur étendue ».
Condorcet, Cinq Mémoires sur l'Instruction publique, « Nature et Objet de l'Instruction publique ».

« L'école public et laïque est dévolue à l'universel ».
Henri Pena-Ruiz, Qu'est-ce que la laïcité ?, ch.3.

« La rupture moderne des XVIe siècle et XVIIe siècle est fondamentalement une rupture religieuse. Elle se ramène à une opération très précise : à un renversement de logique dans l'articulation des deux ordres de réalité. C'est de ce retournement de la compréhension hiérarchique du lien entre l'humain et le divin que procèdent directement les trois grandes transformations typiques de la modernité : transformation du lien de société, transformation du cadre d'activité ».
Marcel Gauchet, Le désenchantement du monde, II, 1.

Le retour du religieux

« Le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas ».
André Malraux.

« Le retour à l'irrationnel est, d'abord et avant tout, un effort pour combler le vide créé par la décomposition de la religion. Sous la grande vague de la déraison est à l'œuvre la nostalgie de l'absolu, la faim de transcendant, que nous avons déjà observé dans les mythologies ».
Georges Steiner, Nostalgie de l'absolu, « Les petits hommes verts ».

« Un nouveau discours religieux prend forme, non plus pour s'adapter aux valeurs séculières, mais pour redonner un fondement sacré à l'organisation de la société – en la changeant si nécessaire. Il ne s'agit plus d'aggiornamento mais de « seconde évangélisation de l'Europe ». Non plus de moderniser l'islam, mais d' « islamiser la modernité ».
Gilles Kepel, La revanche de Dieu, « Introduction ».

« Les distinctions majeures entre les peuples ne sont pas idéologiques, politiques ou économiques. Elles sont culturelles. »
Samuel Huntington, Le choc des civilisations, I, 1.

« On sait qui on est seulement si on sait qui on n'est pas. Et, bien souvent, si on sait contre qui on est ».
Samuel Huntington, Le choc des civilisations, I, 1.

« Les mouvements religieux radicaux ne se battent pas contre une éthique laïque qu'ils tiennent pour inexistante, mais considèrent que la modernité produite par une raison sans Dieu n'a pas su, en définitive, engendrer de valeurs ».
Gilles Kepel, La revanche de Dieu.

« Le progrès historique dans les religions consiste en ceci : ce qui dans la religion plus ancienne valait comme objectif est reconnu comme subjectif, c'est-à-dire ce qui était contemplé et adoré comme Dieu, est à présent reconnu comme humain ».
Ludwig Feuerbach, L'essence du christianisme.

« Restent les aspirations contemporaines vers une religion qui consisterait tout entière en états intérieurs et subjectifs et qui serait librement construite par chacun de nous. Il est possible que cet individualisme religieux soit appelé à passer dans les faits ».
Durkheim, Les formes élémentaires de la vie religieuse.

« Plus le monde objectif est ''rationalisé'', plus l'irrationnel investit le subjectif. La science ne peut améliorer ses performances sans perfectionner ipso facto celles de la non – et de l'anti-science ».
Régis Debray, Le pouvoir intellectuel en France, « Conclusion », 5.

1 commentaire:

100 fiches de lecture a dit…

Bonjour,

En ligne sur mon blog, une fiche de lecture consacrée au Malaise dans la culture/civilisation de Freud : http://100fichesdelecture.blogspot.fr/2015/05/freud-malaise-dans-la-culture-1929.html

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