dimanche 20 décembre 2009

La technique et la science comme idéologie de Jürgen Habermas

Dans La Technique et la Science comme "idéologie", Habermas montre que la technique et la science constituent désormais l'essentiel des forces productives des sociétés capitalistes avancées. Cette situation nouvelle pose le problème de leur relation avec la pratique sociale, telle qu'elle doit s'exercer dans un monde où l'information est elle-même un produit de la technique. L'enjeu devient donc d'examiner le degré d'incidence de la rationalité scientifique sur le monde social vécu ainsi que de mesurer quelles en sont les répercussions sur le fonctionnement de la démocratie : comment le consensus social que postule la démocratie peut-il s'opérer dans des sociétés capitalistes de ce type ?


I/ La rationalité dans les sociétés capitalistes avancées


1/ La rationalité selon Weber et Marcuse


La rationalité désigne, selon Max Weber, une activité rationnelle par rapport à une fin. Elle caractérise la forme bourgeoise des échanges économiques au niveau du droit privé et la forme bureaucratique de la domination. Elle renvoie également à l'extension des domaines de la société soumis aux critères de décision rationnelle (industrialisation du travail social, urbanisation des modes de vie, technicisation des communications). Cette rationalisation croissante de la société est liée à l'institutionnalisation du progrès scientifique et technique : les sciences et techniques investissent la société et transforment les institutions, ce qui provoque la destruction des anciennes légitimations.

Marcuse reprend la notion de rationalisation à Weber en la modifiant : ce qui l'emporte ce n'est pas la rationalité en tant que telle, mais une forme inavouée de domination politique au nom de la rationalité. Or cette rationalité s'empêche de prendre en compte l'ensemble des intérêts sociaux puisqu'il s'agit d'élaborer une stratégie et d'utiliser des technologies pour un but fixé et dans une situation donnée. De plus, elle établit avec la nature et la société une relation de manipulation technique, donc une domination : ainsi « l'activité rationnelle par rapport à une fin est en vertu de sa structure même l'exercice d'un contrôle ». En fait, la rationalisation institutionnalise une domination qui n'est plus reconnue comme politique, mais qui pourtant reste malgré tout politique. La technique est donc peut-être déjà une idéologie : elle n'est pas simplement une chose que l'on utilise, mais elle sous-tend tout un projet socio-historique. Bref, la raison technique semble bien avoir, contrairement aux apparences, une finalité.

Selon Marcuse, dans les sociétés industriellement développées, la domination devient rationnelle et est de moins en moins perçue comme exploitation. Ce phénomène se caractérise par l'auto-développement d'un système qui ne cherche plus qu'à augmenter sa productivité et sa propre légitimation. Les individus se soumettent toujours plus facilement à un appareil de production qui leur permet d'améliorer leur confort. Ainsi le cadre institutionnel tire sa légitimation du progrès technoscientifique. Mêmes si les rapports de productions restent inégaux, ils sont acceptés du fait qu'ils sont présentés comme des formes d'organisation techniquement nécessaires à une société rationalisée. La rationalité est ravalée au rang d'un simple correctif à l'intérieur du système. Dans un tel système, la nouveauté tient au fait que les forces productives ne sont plus démystifiées afin de permettre une critique politique de leur légitimation, elles deviennent elles-mêmes des principes de légitimation. En conséquence, la domination s'étend non pas seulement au moyen de la technologie mais en tant que technologie. La place de plus en plus incontournable de la technique engendre une dépendance croissante des individus vis-à-vis de la technique ce qui limite leur autonomie et implique une perte progressive de leur liberté. Une soumission à la technique masque en réalité un fait politique.


2/ L'extension de la rationalité au monde vécu


La fusion entre science et technique implique pour Marcuse un certain projet : celui d'un monde déterminé par une situation historique et des intérêts de classe. L'émancipation doit donc nécessairement passer par une révolution de la science et de la technique (d'où la tentation de suivre une Science nouvelle re-mystifiant la nature). Marcuse veut élaborer une méthodologie scientifique radicalement différente. Une science nouvelle implique aussi une Technique nouvelle. Mais comment redéfinir le projet d'une technique de l'espèce humaine dans son ensemble? Il rêve d'une technique qui ne prendrait pas la nature pour objet mais qui la considérerait comme un partenaire dans une interaction possible préférant un lien fraternel à l'exploitation pure et simple. Il s'agirait de communiquer avec la nature plutôt que de la travailler ; ne pas voir comme l'idéalisme la nature comme son autre, mais reconnaître en elle un sujet et soi-même comme l'Autre de ce sujet. L'enjeu est alors bien de trouver une autre structure d'action : l'interaction médiatisée par des symboles, mais cela implique des projections du travail et du langage, des projets de l'espèce humaine en son ensemble et non d'une époque particulière.

Mais en réalité pour Habermas, le machinisme de l'univers technologique est indifférent aux finalités politiques, donc aux intérêts de classe : elle élargit seulement la rationalité au monde vécu. La preuve est qu'un ordinateur peut servir une administration qu'elle soit capitaliste ou socialiste. En revanche, comme la technologie transforme la nature et l'homme, la rationalité s'élargit aux dimensions d'une forme de vie et de la totalité historique d'un monde vécu : cela ni Weber, ni Marcuse n'ont bien réussi à en rendre compte. L'enjeu est donc de reformuler le concept de rationalisation dans le cadre d'un autre système de référence pour pouvoir discuter sur cette base la critique que fait Marcuse de Weber ainsi que de la double fonction du progrès scientifique et technique comme force productive de l'idéologie.


II/ Penser les changements institutionnels


1/ Le travail et l'interaction


Habermas remarque une nouvelle opposition au sein des sociétés capitalistes avancées entre le travail et l'interaction. Le travail est l'activité rationnelle par rapport à une fin, c'est-à-dire une activité instrumentale obéissant à des règles techniques (savoir empirique) et à une stratégie (savoir analytique). Il s'agit toujours de réaliser des objectifs définis dans des conditions données. L'interaction médiatisée par des symboles est une activité communicationnelle : elle se conforme à des normes qui définissent les attentes des comportements réciproques.

Si le travail dépend uniquement de la validité de propositions vraies, la validité des interactions est fondée sur la compréhension des intentions des acteurs agissant. Le manquement à un travail se traduit soit par un comportement incompétent, soit par un comportement déviant. L'acquisition des règles régissant un travail nous met en possession de savoir-faire. En revanche, l'interaction passe par l'intériorisation des normes sociales, ce qui nous inculque des structures de personnalité.

La distinction entre travail et interaction permet de distinguer le cadre institutionnel d'une société et les sous-systèmes d'activité rationnelle par rapport à une fin. Le cadre institutionnel d'une société renvoie au monde vécu socioculturel, à l'ensemble de normes qui guident les interactions médiatisées par le langage et où l'interaction y prédomine. Les sous-systèmes d'activité rationnelle par rapport à une fin peuvent être des domaines où soit c'est le travail qui prédomine (le système économique, l'appareil d'Etat), soit l'interaction (la famille).


2/ De la société traditionnelle à la société moderne


Dans la société traditionnelle, les systèmes sociaux répondent aux critères généraux des sociétés évoluées (division du travail, capacité de surproduction, etc.). Elle comporte un Etat centralisé et une vision du monde qui légitime efficacement la domination existante. Elle est traditionnelle parce que son cadre institutionnel repose sur le fondement d'une légitimation donnée par certaines interprétations mythiques, religieuses ou métaphysiques de la réalité dans son ensemble. Tant que le travail se tient à l'intérieur des limites d'une efficacité légitimante, elle continue à exister. Mais dès que le cadre institutionnel s'effondre, elle entre dans la période de modernisation.

Le passage des sociétés traditionnelles à des sociétés modernisées
se fait lorsque l'expansion du travail devient permanente. Le système capitaliste est le mécanisme garantit l'élargissement des sous-systèmes d'activité rationnelle par rapport à une fin, ébranlant ainsi la prééminence du cadre institutionnel par rapport aux forces productives. La forme de légitimation de la domination par une interprétation cosmologique du monde se trouve ainsi remise en cause. Les visions du monde mythiques, religieuses et métaphysique qui obéissent à la logique des relations d'interaction : elles apportent les réponses aux principales questions de l'humanité (ce sont les thèmes traditionnels de la philosophie tels que la justice, la liberté, le bonheur, la mort, etc.). Le système capitaliste est le premier mode de production dans l'histoire universelle à avoir institutionnalisé la croissance économique ainsi que son autorégulation.

Lorsque la confrontation entre le travail et l'interaction devient possible, c'est la fin de la société traditionnelle : la forme traditionnelle de légitimation fait faillite. Deux types de rationalités se confrontent : la rationalité des jeux de langage liée aux activités de communication (interaction) et la rationalité des relations entre la fin et les moyens liés aux activités instrumentales et stratégiques (travail). Le capitalisme résout ce problème car la légitimation de la domination ne descend plus du Ciel de la tradition culturelle mais peut être établie sur la base du travail social. La perception de la justice vient de l'équivalence dans les relations d'échange sur le marché. Le pouvoir politique est légitimé donc par le bas (et plus seulement par le haut en se réclamant d'une tradition culturelle).

La supériorité du mode de production capitaliste tient sur deux choses : l'expansion permanente des sous-systèmes d'activité rationnelle par rapport à une fin et la légitimation économique permettant au système de domination de s'adapter aux exigences de ces sous-systèmes en développement. Ce processus d'adaptation que Weber nomme rationalisation se fait par le bas et par le haut. Par le bas, la rationalisation exerce une pression permanente sur tous les domaines de l'existence (armée, système scolaire, famille, etc.). Des sous-cultures entraînent les individus à être à tout moment à même de « changer de registre », c'est-à-dire à passer d'une relation d'interaction à une activité rationnelle par rapport à une fin. Par le haut, la perte du caractère contraignant des interprétations cosmologiques du monde est entraînée par la mesure des critères nouveaux de la rationalité par rapport à une fin.


III/ La rencontre de la science et de la technique


1/ Scientifisation de la technique et technicisation de la science


Selon Weber, le phénomène de sécularisation se produit lorsque les visions du monde traditionnelles perdent leur puissance et leur validité comme mythes, comme religions officielles, comme rites traditionnels, comme métaphysique justificatrices, comme traditions indubitables. Elles sont transformées en éthique et en croyances subjectives qui assurent le caractère obligatoire privé des orientations modernes par rapport aux valeurs (cf. « l'Ethique protestante »). Enfin elles deviennent des constructions ayant une double fonction, à la fois critique de la tradition et de réorganisation des contenus de cette tradition. C'est alors que les idéologies apparaissent et remplacent les légitimations traditionnelles de la domination, tout en se réclamant de la science moderne, elles se justifient toujours en tant que critique de l'idéologie (les idéologies sont indissociables de la critique de l'idéologie).

La science moderne assume une fonction particulière : depuis Galilée son système de références méthodologiques reflète la perspective transcendantale d'une possibilité de disposer techniquement des choses : elles engendrent un savoir qui dans sa forme même est techniquement utilisable (même si les possibilités d'application n'apparaissent qu'ultérieurement). Jusqu'à la fin du XIXe siècle : il n'y avait pas une interdépendance entre les sciences et les techniques, ce n'est qu'ensuite que les sciences contribuent à une accélération du développement technique. Son apport au processus de modernisation est indirect. Les sciences (notamment la physique moderne) ont induit une interprétation philosophique qui rend compte de la nature et de la société à partir des sciences de la nature. C'est dans ce même esprit que se développe la notion de droit naturel.

Depuis la fin du XIXe siècle on peut remarquer deux évolutions tendancielles : l'accroissement de l'intervention de l'Etat pour assurer la stabilité du système et une interdépendance croissante de la recherche et de la technique (les sciences représentent maintenant la force productive la plus importante). Cette situation confirme la thèse de Marcuse selon laquelle la science et la technique assument à présent la fonction de légitimation de la domination.

L'interventionnisme étatique accru révèle le dysfonctionnement d'un système laissé à lui-même : pour maintenir la forme privée de mise en valeur du capital il faut avoir recours à des correctifs étatiques, ce qui re-politise le cadre institutionnel de la société. Mais dans la mesure où l'activité de l'Etat vise à la stabilité et à la croissance du système économique, la politique prend un caractère négatif : elle oriente son action en vue d'éliminer les dysfonctionnements. Bref, elle cherche des solutions aux questions d'ordre technique sans s'attacher à réaliser des finalités pratiques. L'ancienne politique prenait en compte l'idée d'une vie bonne dans la détermination des relations d'interaction. La nouvelle évacue ces problèmes d'ordre pratique. Elle engendre ainsi une « dépolitisation » de la population. L'opinion publique perd sa fonction politique. Or l'organisation du cadre institutionnel de la société reste sujette à une question qui relève de la pratique liée à la communication. Mais comment rendre plausible aux yeux des masses elles-mêmes leur propre dépolitisation ? Marcuse répond : par le fait que science et technique assument aussi le rôle d'une idéologie.

La scientifisation de la technique est une autre tendance du capitalisme avancé. Les innovations dépendaient autrefois de découvertes isolées. A présent les développements techniques sont entrés dans une relation de feed-back avec le progrès des sciences modernes. Cela est dû à l'apparition d'une recherche industrielle organisée à grande échelle.


2/ L'évolution du marxisme par rapport à une nouvelle idéologie


La théorie de la valeur travail de Marx n'a plus de sens : c'est le progrès scientifique et technique qui est devenu une source de plus-value. La conséquence est que peu à peu s'efface dans la conscience des hommes le dualisme du travail et de l'interaction. Les intérêts sociaux en viennent à coïncider avec l'intérêt d'un maintien du système : le système de rétribution de l'Etat providence implique une loyauté des masses. Bref, il en résulte une perspective où l'évolution du système social parait être déterminé par la logique du progrès scientifique et technique. On en vient ainsi à rendre légitime une technocratie où le peuple se trouve déposséder de sa fonction décisionnelle, fonction qui pourtant dans une démocratie revient au peuple. Mais le plus important est que cette idée d'une corrélation entre le système social et la logique du progrès scientifique demeure une « idéologie implicite » qui a un pouvoir de légitimation dans la conscience des masses. Cette idéologie tend à soumettre ainsi les hommes à une réification : ils sont réduits en effet à un comportement adaptatif et à une rationalisation croissante de leurs activités.

L'homme n'est pas seulement homo faber, il est aussi homo fabricatus en tant qu'il peut être lui même intégré à son appareil technique. L'activité communicationnelle supposant l'intériorisation de certaines normes, on assiste à un conditionnement des comportements.

L'intention technocratique tient lieu d'idéologie pour une politique qui tournée vers la solution de problèmes techniques, met entre parenthèses les questions de la pratique. Elle engendre également une lente érosion du cadre institutionnel. L'effacement de la distinction dans la conscience des hommes de la différence entre travail (activité rationnelle par rapport à une fin) et interaction révèle la force idéologique de la conscience technocratique.

Les concepts de lutte des classes et d'idéologie ne sont plus applicables aux transformations de la société capitaliste. L'interventionnisme de l'Etat bloque un conflit entre les classes en s'assurant la loyauté des masses. Le système de domination exclut la domination sociopolitique immédiate. Cela ne signifie pas pour autant une disparition des antagonismes de classe, mais simplement qu'ils sont devenus latents.

On remarque un déplacement des zones de conflit loin des frontières de classes vers les secteurs sous-privilégiés de la vie sociale, par exemple les conflits raciaux. Les groupes sous-privilégiés peuvent réagir dans des cas extrêmes par destruction ou autodestruction désespérées. Mais sans alliance de ces groupes avec d'autres groupes privilégiés, il manque à une guerre civile des chances d'un succès révolutionnaire. On peut également appliquer ce modèle (mais avec précaution) aux rapports entre sociétés industrielles avancées et le Tiers Monde.

Les frontières entre les classes sociales tendent à se dissoudre ce qui déforme la communication. La dialectique de la moralité se trouvant bloquée donne naissance à l'illusion de la post-histoire. Le rapport entre force productive et productivité n'est plus automatique : désormais la principale force productive c'est le progrès technique. Il devient ainsi un principe de légitimation qui n'a plus besoin de la forme ancienne de l'idéologie.


3/ Esquisse d'une nouvelle pensée de la science et de la technique


L'enjeu est donc pour Habermas de reformuler les hypothèses fondamentales du matérialisme historique. Il faudrait remplacer le couple forces productives/rapports de production par celui plus abstrait de travail et d'interaction. La science et la technique se mettent à prendre la valeur d'une idéologie de remplacement aux idéologies bourgeoises. On trouve cette idée chez Marcuse notamment.

Nous savons à présent comment adapter culturellement notre milieu à nos besoins (au lieu de nous contenter de nous adapter à la nature extérieure) : c'est la face active de notre adaptation. Mais il existe aussi une adaptation passive : celle qui correspond aux modifications du cadre institutionnel déterminées par le progrès technologique. Cette dernière adaptation est subie parce qu'inconsciente : elle est corrélative à la transformation de l'idéologie bourgeoise en une idéologie technoscientifique.

Habermas prévoit un accroissement considérable des techniques de contrôle du comportement et de la modification de la personnalité. Il est même possible que le comportement humain se retrouve à terme intégré dans des systèmes autorégulés du type homme-machine en étant soumis à un contrôle psychologique ou physiologique direct. Ce n'est qu'une hypothèse mais révélatrice des bases de la conscience technocratique : elle annonce l'évolution tendancielle d'une domination confortable de la science et de la technique qui ne se montre pas explicitement comme idéologie.

La révélation de cette idéologie implicite passe par une rationalisation du cadre institutionnel grâce à une libération de la communication, c'est-à-dire grâce à une discussion publique, exempte de domination, portant sur le caractère approprié et souhaitable des normes orientant l'action. Mais cela implique une baisse du degré de rigidité des débats et une réflexion sur ces normes qu'intériorisent les individus. Seule une « rationalisation » de ce type est capable ne donner aux membres de la société les possibilités d'une plus large émancipation. Il s'agit ici non pas d'exploiter un potentiel mais de choisir celui que nous voulons développer. Or le capitalisme avancé qui a structurellement besoin d'une opinion publique dépolitisée montre à vrai dire une résistance nette à ce type de communication.


Conclusion


Le lieu d'une rationalisation du cadre institutionnel ne peut avoir lieu que dans une opinion publique (qui est à l'heure actuelle manipuler par les mass media selon Habermas). Pour l'instant les définitions admises officiellement portent sur ce que nous voulons avoir pour vivre et non pas sur le problème de savoir comment nous aimerions vivre.

Habermas note que le potentiel contestataire est surtout actif chez certains groupes d'étudiants et de lycéens. Or il s'agit souvent d'un groupe privilégié économiquement et socialement. Ils sont moins orientés que les autres vers des objectifs d'ordre privé comme celui de réussir une carrière professionnelle (ils présentent un caractère d'immunité vis-à-vis de la conscience technocratique, c'est pourquoi on les retrouve souvent dans les sciences sociales). Il lutte également non pour avoir plus de gratification sociale mais justement contre cette compensation gratificatrice (revenu et loisir).

Habermas termine sur une lueur d'espoir, celle de voir à long terme la protestation des étudiants détruire cette idéologie de la performance individuelle et ainsi saper les fondements de la légitimation du capitalisme avancé qui ne sont couverts que par la dépolitisation.


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